Un affichage facilement identifiable

25 juin 2009 - La rédaction 

Autre impératif, que ces indicateurs soient facilement visibles, identifiables au moment de l’achat et identiques, quel que soit le moyen de distribution : petit commerce, grande surface, vente à distance ou via internet… De plus, pour que le consommateur puisse comprendre l’information, il faudra qu’elle soit ramenée aux unités auxquelles il est habitué : kilo pour les produits alimentaires, litre pour les jus de fruits, nombre de lavages pour les lessives… Rappelons qu’en moyenne, en rayon, un consommateur met à peine 6 secondes pour choisir un produit : l’information doit donc lui parvenir rapidement. Quant à l’affichage en tant que tel, rien n’est encore décidé : sur l’étiquette à côté du prix, sur l’emballage, sur une borne dans le rayon, sur le ticket de caisse… Toutes les options sont à l’étude.

Casino et Leclerc, test grandeur nature

Deux enseignes de la grande distribution se sont d’ores et déjà lancées dans des projets tests : Casino à l’échelle nationale et Leclerc, dans deux magasins du Nord. « Casino a opté, dès juillet, pour une étiquette positionnée sur l’emballage du produit : pour l’heure, l’initiative concerne uniquement des aliments ou des produits d’hygiène de la marque Casino. Fin décembre, 100 produits possédaient déjà cette nouvelle étiquette. Elle va du vert clair au vert foncé (du faible au fort impact environnemental), indique la quantité de grammes de CO2 générés par 100 g de produit tout au long de son cycle de vie. » L’objectif de Casino est de parvenir rapidement à près de 4 000 produits affichant ce visuel : soit un peu plus de 6 % des 60 000 produits mis en rayon toutes marques confondues.
« Chez Leclerc, la démarche est un peu différente, précise Édouard Fourdrin. Dans les deux magasins tests, la quantité de gaz à effet de serre émise est traduite en équivalent CO2 et mentionnée à côté du prix. Pour ces deux tests grandeur nature, nous n’avons pas encore pu quantifier l’impact sur la stratégie d’achat du grand public. Mais cela ne saurait tarder. » L’exercice a cependant ses limites-. Ainsi, un poulet bio va consommer plus de GES selon les premiers outils de mesure mis en place qu’un poulet standard, puisqu’il vit plus longtemps et occupe plus d’espace. Les fromages AOC de Casino présentent un bilan carbone négatif… alors qu’ils correspondent à des élevages extensifs, tout à fait positifs pour l’environnement au sens large : biodiversité, paysage, eau, stockage carbone des prairies. D’où l’importance d’identifier plusieurs critères pour un même produit.

Chez nos voisins
Nos voisins européens travaillent également sur le dossier. « Alors que les Anglais s’orientent vers une approche volontaire de l’affichage, les Allemands souhaiteraient mettre en place un label pour les produits verts, indique Édouard Fourdrin. Quant aux Belges, ils se rapprochent de notre démarche, en travaillant sur une option multicritère. Nous avons demandé à la Commission européenne de se saisir du dossier pour que tous les États avancent dans la même direction. » En France, la mise en place de cet affichage devrait être progressive : catégorie par catégorie de produits, arrêté par arrêté. Tout ne pouvant être ficelé pour le 1er janvier 2011.

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