Le Conseil général de l’agriculture et de l’alimentation et des espaces ruraux (CGAAER) a publié le 19 avril 2017 un rapport sur le plan Écoantibio, visant à réduire la consommation d’antibiotiques vétérinaires. Alors que la deuxième version de ce plan, qui courra jusqu’en 2021, vient d’être publiée, ce rapport précise les réussites, et les progrès à effectuer.
Pourquoi un plan Écoantibio ?
Utiliser des antibiotiques, c’est éliminer les bactéries en perturbant leur métabolisme. Certaines peuvent résister à ce traitement, généralement du fait d’une mutation génétique. C’est le phénomène d’antiobiorésistance. Supprimer toutes les bactéries non-mutantes favorise, « en laissant la place », une reproduction massive des bactéries résistantes. Il n’est pas toujours possible de développer de nouveaux antibiotiques pour combattre ces nouvelles bactéries, et le phénomène a toutes les chances de se répéter. Il est donc nécessaire de raisonner l’usage d’antibiotiques afin de réduire le risque d’antibiorésistance.
Un plan global pour atteindre tous les acteurs de la filière
Le plan Écoantibio se veut global dans son appréhension du problème. Il a été défini atour de cinq axes : sensibiliser les professionnels à l’antibiorésistance, développer des alternatives aux antibiotiques, encadrer l’usage de ces médicaments, surveiller leur utilisation et contribuer à une action au-delà du cadre national.
Le CGAAER avance un chiffre très positif : la consommation totale d’antibiotique a diminué de 25 % entre 2012 et 2016. Le conseil attribue ce progrès au travail réalisé sur la sensibilisation des acteurs. Il déplore cependant un manque d’investissement sur la recherche d’alternatives, et souhaiterait voir le plan être mieux intégré dans la démarche agro-écologique française.