Un plan de lutte contre la résistance aux antibiotiques

22 novembre 2011 - La rédaction 

Réduire d’un quart l’usage des antibiotiques en médecine vétérinaire en cinq ans : telle est l’ambition du plan national lancé le 17 novembre par le ministère de l’Agriculture. Le but est de lutter contre le phénomène croissant d’antibiorésistance, la résistance de micro-organismes aux traitements antibiotiques, qui peut rendre les traitements inefficaces et conduire à des impasses thérapeutiques. Un phénomène d’autant plus inquiétant que les résistances peuvent, dans certains cas, se transmettre à l’Homme via l’alimentation par exemple ou à l’environnement via l’épandage de fumier ou lisier notamment.

Un plan en cinq axes
Le plan national de lutte contre l’antibiorésistance en médecine vétérinaire vise donc à la fois à sensibiliser tous les acteurs impliqués, à développer et accompagner les acteurs dans l’instauration de pratiques alternatives à l’emploi d’antibiotiques, à réduire les pratiques à risque, à poursuivre le suivi (voir encadré) de la consommation d’antibiotique et l’émergence de résistances, et à inscrire cette lutte dans un cadre européen et international.

L’antibiorésistance inquiète Bruxelles
L’antibiorésistance, qui touche aussi à la santé publique est au cœur de l’actualité : le gouvernement a lancé son 3e plan de maîtrise des antibiotiques en santé humaine le 18 novembre, et le Parlement et la Commission européens ont adopté une résolution et des recommandations en matière d’usage vétérinaire.

Focus : Des antibiotiques sous surveillance
Pour mieux comprendre le phénomène, l’Anses, l’agence nationale de sécurité sanitaire alimentation, environnement, et du travail suit depuis 10 ans la consommation d’antibiotiques destinés aux animaux et en parallèle, l’émergence des résistances, à travers le réseau Résapath, existant depuis 1982. L’agence met ainsi en évidence que la résistance aux fluoroquinolone ou céphalosporines dits de 3e ou 4e génération augmente, alors que leur consommation est stable depuis quelques années, à la faveur d’une réglementation qui restreint leur usage. En 2010, près d’un quart des bactéries E.coli testées chez des poulets se sont avérés résistants. Or ces traitements sont cruciaux en médecine humaine également.

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