Un réseau vert et bleu à flécher

27 février 2009 - La rédaction 

C’est l’Onema qui réalise l’étude sur la trame bleue, au côté du Muséum d’histoire  />naturelle pour la trame verte. Le Cemagref, (institut de recherche sur l’eau et les territoires) assure la cohérence de l’ensemble. L’équipe de Jacques Trouvilliez a rendu sa copie sur cette partie de l’étude trame verte le 5 février. « En plus des espèces menacées, on a recherché les populations communes dont l’effectif est supérieur à celui attendu compte tenu des surfaces régionales. Ce qui signifie alors qu’elles ont un ou plusieurs bastions dans cette région. Un deuxième filtre est ensuite appliqué, fondé sur leur intérêt et leur capacité de dispersion. Il permet in fine de ne retenir qu’une petite partie de l’ensemble des espèces sur ce territoire. Et on a mis en face les réseaux naturels dont elles ont besoin pour communiquer. Par la suite, nous regroupons les espèces par grand type d’habitat : forêt, prairie, zone humide…, puis nous élaborons les exigences communes de connexion. » Ainsi sont définis les noyaux de connexion. Une petite région agricole peut tenir ce rôle « si nous identifions une zone de transit forte qui a une vocation agricole. Alors l’objectif est de maintenir cette vocation. En clair, si une espèce est liée à l’activité agricole, on ne change rien ». Dans la majorité des cas, les actions vont se porter sur les bords de parcelles, sous forme de bandes enherbées, de haies, de talus… Des solutions généralement simples.</p>
<p><span class=L’ÉTAT NE SERA PAS SI DIRECTIF
Un premier document devrait être validé courant mars. Bien évidemment, ce recensement va ensuite être pratiqué sur toutes les autres régions. L’État publiera ensuite un guide national avant la fin de l’année. Se pose aussi la question du « qui fait quoi ». Chaque Conseil régional a la main sur son territoire. Un conseil scientifique régional du patrimoine naturel, constitué de 25 membres, est placé auprès de chaque préfet et président du conseil régional. L’État contrôlera ensuite régulièrement. La crainte des agriculteurs est que ces actions à mener ne deviennent réglementaires et sans contreparties.
Nathalie Kosciusko-Morizet a pourtant promis de nouveaux outils avec les trames verte et bleue. Intervenant devant les Chambres d’agriculture, le 17 décembre 2008, elle a mis en évidence l’intérêt de ces actions, « y compris pour protéger les espaces agricoles de l’artificialisation des terres ». Quant aux moyens, ils seront essentiellement « des procédures contractuelles ». Sans qu’en soient précisés les contours. Car, Christian Barthod, sous-directeur de l’eau et de la biodiversité au ministère de l’Écologie, rapporteur du Comité biodiversité du Grenelle, a toute l’année 2009 pour finaliser le dossier : « Avec les Parcs nationaux, nous avons fait un bilan des outils qui peuvent être utilisés ou adaptés. Nous avons aussi un mandat pour travailler sur la fiscalité », précise-t-il. Autre point fort qui résulte du Grenelle, la possibilité d’inscrire dans les documents d’urbanisme des zones à vocation trame verte et bleue. Toutefois pour le représentant du ministère, il est crucial que les acteurs du monde rural, et plus particulièrement les agriculteurs, s’approprient ce nouvel outil de préservation et de restauration de la biodiversité qu’est la trame verte et bleue, notamment grâce au caractère contractuel de la démarche : « Si les documents d’urbanisme pourront en effet se référer à la future trame verte et bleue, ils n’auront aucune compétence pour définir le mode de gestion des zones identifiées. »

Laisser un commentaire

Recevoir la newsletter

Restez informé en vous abonnant gratuitement à la newsletter