La réputation des vins du vignoble de Bordeaux n’est plus à faire ! Mais l’évolution à la hausse des températures pourrait bien changer la donne… A l’initiative de l’association des journalistes de l’environnement (AJE), l’œnologue Pascal Chatonnet a élaboré un vin, en collaboration avec des scientifiques, en se basant sur les prévisions d’évolutions des températures dans la région – soit entre 2 et 4° C de plus en moyenne au cours des prochaines décennies. L’objectif de ce Bordeaux 2050, dévoilé le 10 avril au musée du vin de Paris ? « Donner un avant-goût du réchauffement climatique », en illustrant de manière concrète ses conséquences sur un produit symbolique.
Un vin qui fait parler jusqu’aux Nations unies
Le millésime futuriste a en tout cas réussi à faire parler de lui. Et ce, jusqu’au siège des Nations unies. La secrétaire exécutive en charge des changements climatiques, Patricia Espinosa, a elle-même goûté la cuvée Bordeaux 2050 au début du mois d’octobre, après avoir salué cette initiative. « Il est plus que nécessaire d’adresser les problématiques liées au changement climatique. Il y a déjà des effets réels sur nos vies quotidiennes et c’est le cas pour la filière viti-vinicole, ce que nous sommes trop peu encore à avoir compris », a-t-elle commenté à cette occasion. Un intérêt dont s’est félicité l’AJE, dans un communiqué du 4 octobre : « Nous avons franchi une étape grâce à cette dégustation qui rend encore plus crédible notre démarche ».
Mélange cépages produits dans des régions plus chaudes
Pour créer ce vin du futur, Pascal Chatonnet a sélectionné et assemblé deux cépages de vins rouges – le merlot et le cabernet sauvignon – produits dans le Languedoc-Roussillon et en Tunisie. Des régions aux climats plus chauds et secs, tels que celui que devrait connaître la région bordelaise si le réchauffement climatique n’est pas freiné. Avec quel résultat ? Un vin au goût plus sec, plus mûr et légèrement plus amer. Pas un mauvais vin, mais un cru bien loin des Bordeaux produits actuellement.