Une étude remet en question l’avantage des produits bio sur la santé

6 septembre 2012 - La rédaction 

D'un point de vue qualité nutritionnelle, il n'y aurait pas de différence significative entre les aliments bio et conventionnels. C'est le résultat d'une étude américaine, publié le 4 septembre 2012 dans la revue « Annals of Internal Medicine ». Ce constat pourrait freiner l'engouement des consommateurs pour les aliments bio, dont l'ampleur se traduit par un marché alimentaire bio estimé à près de 4 milliards d'euros en France (1). En 2011, 40% des Français consommaient du bio, et 77% d'entre eux considéraient que les produits biologiques étaient meilleurs pour la santé (2).

 class=
 

 

Rappel des limites de l'étude, un constat à nuancer

Réalisée par des chercheurs de l'université de Stanford, l'étude se base sur 237 analyses, et compare les niveaux de contamination bactérienne et fongique, de pesticides ou encore de nutriments entre les aliments bio et conventionnels. Seules 17 de ces analyses portaient sur l'état physiologique de l'homme : taux de pesticides dans les urines, nutriments dans le lait maternel, entre autres.
Bien que le risque lié aux pesticides soit diminué de 30% dans les aliments bio, il n'en demeure pas moins minime en ce qui concerne le conventionnel, indique l'étude. En effet, les risques de dépassement des seuils maximum autorisés sont qualifiés de faibles. Pour le reste, eczéma ou troubles respiratoires, l'étude ne révèle aucune différence entre un régime alimentaire bio ou non.

 

« L'étude est bien faite, mais mal interprétée »

Pour Claude Aubert, fondateur de l'assos terres vivantes, le résumé de l'étude ne rend pas compte du contenu, et les résultats sont mal interprétés. En ce qui concerne la qualité nutritionnelle, il y a bien une différence : les produits bio contiennent davantage d'oméga 3, de polyphénols, de vitamine C et de magnésium. C'est l'impact de cet avantage nutritionnel sur la santé de l'homme qui est difficile à mesurer.

L'étude indique par ailleurs que les aliments bio contiennent moins de bactéries résistantes aux antibiotiques. Claude Aubert s'étonne cependant des résultats concernant les pesticides : « ils consacrent une demie ligne au thème essentiel », indiquant simplement que manger bio réduirait possiblement l'exposition aux pesticides. La diminution de risque de seulement 30% est à replacer dans son contexte, explique Claude Aubert. En effet, l'épandage aérien de pesticides aux Etats-Unis implique un risque de contamination des produits bio plus élevé qu'en Europe.
Enfin, cette étude ne devrait pas avoir d'impact négatif sur la demande : elle «n'apporte rien de plus que les précédentes», en plus d'omettre l'impact sur la santé de la pollution environnementale liée aux systèmes de culture conventionnels.

 

(1) D'après Agence BIO, http://www.agencebio.org/upload/actu/fichier/DP_Conf_Presse_010612_DEF.pdf
(2) Baromètre de consommation et de perception des produits biologiques en France, Edition 2011. Agence Bio

Laisser un commentaire

Recevoir la newsletter

Restez informé en vous abonnant gratuitement à la newsletter