Une étude sur la toxicité d’un maïs OGM, le gouvernement réagit

20 septembre 2012 - La rédaction 
Suite à la publication d'une étude scientifique qui montrerait la toxicité d'un maïs OGM résistant à l'herbicide Round Up, et du Round Up lui-même, le gouvernement a demandé une analyse de ce travail et annonce qu'il pourrait prendre des mesures d'urgence. Les réactions sont nombreuses.

La revue scientifique Food and Chemical toxicology a publié le 19 septembre une étude scientifique sur la toxicité à long terme de l'herbicide Roundup et de du maïs OGM NK 603 tolérant au Round Up de la société Monsanto. Cette étude, réalisée par le chercheur Gilles-Eric Séralini, de l'Université de Caen, également président Conseil scientifique du Criigen, le Comité de recherche et d'information indépendantes sur le génie génétique et qui a réalisé plusieurs travaux sur les OGM, montre que des rats nourris avec du maïs OGM, cultivés ou non avec du Round Up, et des rats alimentés avec une eau contenant de faibles doses de l'herbicide, présentent des mortalités deux à trois fois plus rapides que les témoins et des maladies. « Des résultats alarmants », a déclaré Gilles-Eric Séralini à l'AFP.

Le protocole en cours d'analyse

La publication de certains résultats de l'étude par le Nouvel Observateur le 19 septembre a provoqué la réaction immédiate du gouvernement. L'étude a fait l'objet d'une saisine de l'Agence nationale de sécurité sanitaire, qui doit analyser la fiabilité de ce travail, et d'une analyse par le Haut Conseil des Biotechnologies. Le maïs OGM NK 603 est autorisé dans l'alimentation humaine et animale, mais non en culture. En fonction des résultats de l'Anses, le gouvernement pourrait demander de suspendre en urgence l'autorisation d'importation dans l'Union européenne de ce maïs. Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture, a indiqué, que l'étude sera vérifiée mais qu'elle « conforte la position qui était la nôtre » et que « j'ai toujours défendue ».

Les réactions

Les réactions sont évidemment nombreuses. Le Haut Conseil des Biotechnologies appelle à la prudence afin de « prévenir la surinterprétation médiatique de données scientifiques qui nécessitent une analyse approfondie ».

Initiatives Biotechnologies Végétales et l'Association française de biotechnologies végétales, AFBV, indiquent qu'il existe déjà de nombreuses études toxicologiques qui ont évalué les effets à long terme des OGM sur la santé des animaux et n'ont jamais révélé d'effets toxiques des OGM.

L'Académie d'Agriculture de France prend acte des résultats nouveaux  obtenus chez le rat. « Aucune des autres études de longue durée  précédemment publiées n'a révélé de tels effets», indique l'Académie d'Agriculture qui considère que « la reproduction de ces résultats est indispensable avant d'en tirer des conclusions ».

Cette étude révèle « une très sérieuse remise en cause de la fiabilité des protocoles d'évaluation mis en place par l'industrie agroalimentaire », selon France Nature Environnement. Même tonalité pour José Bové qui incrimine les données fournies par les « multinationales ». Greenpeace demande un moratoire immédiat en Europe.

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