Une grande richesse agricole…à proximité!

5 février 2009 - La rédaction 

Être « locavore », c’est-à-dire consommer et manger local est possible en Ile de France. Cette attitude, qui prend de l’ampleur outre Atlantique, se développe chez les consommateurs français. Et les acteurs économiques de la région tiennent à le rappeler. « Les terres d’Ile de France sont parmi les plus fertiles d’Europe. Elles sont une ressource non renouvelable, que toute urbanisation grève irréversiblement », a souligné le 3 février le Conseil économique et social de la région (CESR) lors du colloque qu’il a organisé sur le thème « l’agriculture de proximité : un remarquable enjeu pour les territoires et les terroirs d’Ile de France ». Les espaces agricoles représentent plus de 45 % de ce territoire. Certes, l’activité agricole reste modeste mais elle pèse d’un poids réel. Sur 1,8 % de la surface agricole française qu’elle représente, l’Ile de France assure 1,7 % de la production agricole nationale, 12 % de la production des cultures industrielles (colza, betteraves, …), 4 à 5 % des céréales. Elle est la deuxième région productrice de plantes en pot et arrive dans le peloton de tête pour le persil, le cresson, les oignons ou les salades.
De nombreux circuits courts de distribution se sont organisés. La région veut les favoriser. A commencer par les marchés locaux où les agriculteurs alentours viennent vendre leurs produits. Certains organisent la cueillette sur leurs exploitations ou aménagent des locaux de vente dans leur ferme. Des mouvements solidaires, tels les Amap Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne, ou des « paniers bio » se développent. Ils consistent en la relation directe entre un agriculteur et un groupe de consommateurs afin qu’il écoule ses produits au plus proche de l’exploitation.

L’agriculture, une activité économique à préserver

Mais la région souligne qu’il faut raisonner globalement. D’où la mobilisation du CESR qui, lors du colloque, a formulé cinq propositions et invité à la tribune des témoins de nombreuses initiatives allant dans ce sens. « Sauvegarder le foncier agricole, réduire les coûts de distribution, préserver l’environnement, développer les nouveaux marchés, rendre attractif les métiers agricoles, voies d’avenir pour les jeunes » : telles sont les propositions présentées par le CESR. Pour s’adapter aux défis de demain, les exploitations franciliennes devront trouver de nouveaux débouchés, développer les filières énergétiques et non-alimentaires tels les biomatériaux, la chimie verte. Elle doit développer une agriculture de proximité respectueuse de l’environnement. Les espaces naturels menacés par l’urbanisation doivent être protégés. Le CESR a fait des propositions dans ce sens dans le cadre de la révision du SDRIF (Schéma directeur de la région Île-de-France) qui doit être bientôt voté. Enfin, le problème du prix des terres agricoles reste un frein à l’installation. « Il convient de réserver l’achat des terres à vocation agricole aux acteurs agricoles », souligne le CESR qui lance un appel à tous les organismes concernés et demande qu’une étude d’impact soit réalisée portant sur la viabilité économique des exploitations.

Laisser un commentaire

Recevoir la newsletter

Restez informé en vous abonnant gratuitement à la newsletter