Si le rythme de pollution actuelle se maintient, les océans compteront plus de plastiques que de poissons en 2050. Pour essayer de ralentir le phénomène, les plastiques à usage unique seront interdits dans l’Union européenne en 2021. Déjà, certaines alternatives sont en train de voir le jour. C’est le cas de la paille Straw’Bon, créée par trois étudiantes de VetAgro Sup. « Au cours de notre deuxième année, nous devions créer un produit alimentaire innovant, raconte Elsa Perbet, l’une des étudiantes à l’origine de ce projet. En voyant une image d’une tortue avec une paille bloquée dans le nez, nous avons été frappées par le fait qu’un objet du quotidien puisse faire autant de dégâts, et nous avons voulu mettre notre pierre à l’édifice. »
Une paille composée à 97 % de fruits
Les étudiantes décident alors d’imaginer une paille… comestible ! Après plusieurs essais et prototypes, les futures ingénieures agronomes créent leur paille à partir
d’une purée de fruits déshydratée, façonnée en spirale. Celle-ci est ensuite trempée dans de la cire d’abeille alimentaire, pour garantir l’imperméabilité et la tenue dans les boissons de l’objet. Des pailles comestibles sont déjà présentes sur le marché, mais les étudiantes ont voulu aller plus loin. « Nous avons réalisé des entretiens exploratoires qui ont montré que les personnes utilisant ce type de pailles trouvaient que c’était une forme de gaspillage alimentaire de ne pas pouvoir les manger. Nous avons donc choisi de développer une paille agréable à manger et sans sucre ajouté », précise Elsa Perbet. La paille a été réalisée avec la collaboration du chef Julien Ferretti du Centre de recherche de l’Institut Paul Bocuse.
Industrialiser le projet
Les ingénieures en herbe souhaitent maintenant faire prendre de l’ampleur à leur projet. Elles aimeraient ainsi produire leurs pailles à partir d’invendus de fruits et légumes, pour également lutter contre le gaspillage alimentaire. Des premiers rendez-vous ont été pris avec de potentiels financeurs et des start-up. « Nous avons encore des choses à définir, comme la définition de la date de péremption, la question du prix, les moyens financiers dont nous aurons besoin pour nous développer, détaille Elsa Perbet. Nous souhaitons donc bien nous entourer pour mener à bien ce projet. »