Vaches et moutons de Poitou-Charentes nourris au soja local non OGM

L'usine d'aliments du bétail Alicoop a fait passer sa consommation de soja importé de 50 000 tonnes à 30 000 tonnes en 5 ans, issu des filières non OGM brésilienne et argentine. Difficile de baisser davantage, le soja constituant un élément important de l'équilibre alimentaire des ruminants. Or, le surcoût des filières non OGM n'en finit pas de progresser : 15 euros la tonne en 2003, 60 à 100 euros en 2013, à rapprocher d'un cours de l'ordre de 350 euros. Pour assurer un approvisionnement à la fois de qualité et de proximité des filières lait, fromage et viande bovine affichant le logo « nourri sans OGM », trois coopératives locales, Sèvre et Belle, Coréa et Charentes Alliance, appuyées par le Conseil général, ont lancé cette année une expérimentation sur 60 ha de soja non OGM. Le projet bénéficie d'une aide de 30 000 euros du conseil général et d'un solide appui politique. « Nous faisons du lobbying auprès du ministère pour que cette culture bénéficie d'une aide équivalente à celle allouée aux pois protéagineux », explique Yves Debien, conseiller général. L'objectif pour 2014 est de passer à 500 ha. « Après cela peut aller très vite, explique Médéric Brunet, directeur de la coopérative Sèvre et Belle. Les contraintes environnementales et les attentes de la société civile plaident en faveur du soja, une plante qui consomme peu de phytosanitaires et capte l'azote. » Un profil « environnementalement » correct qui a séduit la Région. Le cap est fixé à 150 000 ha en trois ans. De quoi satisfaire tous les besoins de l'usine Alicoop.

Ségolène Royal, présidente de la Région Poitou-Charentes, sur l'exploitation de Eric Simon, le 21 août, à Thorigné (79). L'agriculteur, président de la coopérative Sèvre et Belle, participe à l'expérimentation soja mené sur 60 ha cette année.

Voir le reportage de France 3 sur le sujet.