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Philippe Cabarat, président de la comission bio d'Interbev, cherche à mettre en adéquation l'offre et la demande pour la viande bio
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Interbev, l'interprofession de la viande et du bétail, annonce les principaux chiffres de la consommation de viande bio en France. Soulignant que 97% des français consomment de la viande de façon régulière, l'interprofession note que parmi eux 59% ont déjà mangé de la viande bio et que 16% en achètent « dès qu'ils en trouvent ». Les principales motivations à consommer des produits carnés bio évoqués par les français sont le bien-être animal (78% des sondés), les bénéfices pour l'environnement (70%) et, pour 54% d'entre eux, l'acte citoyen qui permet d'apporter une rémunération correcte à chaque maillon de la filière. Philippe Cabarat, président de la commission bio d'Interbev, rappelle également que la France compte plus de 27 000 producteurs bios, ce qui représente environ 4% des exploitations agricoles du territoire. Il note l'important potentiel de production de viande bio dans les prochaines années, évoquant que de nombreuses conversions sont en cours notamment avec l'appui du programme Ambition Bio 2017 du gouvernement.
Un produit qui reste insuffisamment accessible
La viande bio reste toutefois insuffisamment accessible, 9% des non consommateurs soulignant qu'ils n'en mangent pas car ils n'en trouvent pas. L'accès n'est d'ailleurs pas identique selon les régions puisque 17% des personnes consomment de la viande bio dès qu'ils en trouvent en province mais seulement 11% en région parisienne. Franck Bardet, responsable de la filière animale à Biocoop, rappelle toutefois que la tendance est à « l'augmentation de la surface de contact avec le consommateur, avec notamment 35% de mise à disposition de viande bio en plus chaque année. »
53% des non-consommateurs affirment ne pas acheter de viande bio car le prix est trop élevé, celui ci pouvant effectivement varier de 15 à 50% par rapport aux produits conventionnels. « Les petits volumes de production, l'atomisation de la production sur le territoire entraînant des coûts de transports élevés, la rémunération de nombreux intervenants tout au long de la filière ainsi que la volonté d'assurer un prix juste au producteur justifient ce coût » estime Mr Bardet. Pour faire évoluer le prix du bio, la filière travaille principalement sur deux leviers d'actions. Elle cherche à valoriser des morceaux moins nobles et travaille également sur une diminution des coûts logistiques afin de réaliser des économies d'échelle.
Une meilleure valorisation est possible