Viande de cheval : toute une filière sur la défensive

12 février 2013 - La rédaction 

Après la découverte de la présence de viande de cheval dans des lasagnes de la marque Findus en Grande-Bretagne, la DGCCRF (1) s'est intéressée aux plats identiques vendus en France et y a détecté la même anomalie. Plusieurs jours après la révélation de l'affaire, il semble encore difficile de déterminer à quel(s) niveau(x) la traçabilité de la filière a failli. En cause : le nombre de pays et d'intermédiaire impliqués.

Des ramifications dans 6 pays

 class=
Les ramifications de la filière des produits concernés débouchent dans six pays européens

L'affaire englobe six pays différents : Findus, société suédoise, s'approvisionne chez Tavola, au Luxembourg, filiale de l'entreprise française Comigel. Cette dernière se fournit en viande chez Spanghero, qui serait passé par un trader chypriote, ayant lui-même contacté un autre trader néerlandais, pour importer de la viande provenant d'un abattoir roumain. Les produits finaux étant à ce jour identifiés en France et en Grande-Bretagne.

Les parties prenantes se rejettent la faute
Findus se dit trompé, et la filiale française du groupe a annoncé le dépôt d'une plainte contre X. Joint par nos soins, Lur Berry, groupe coopératifs détenant Spanghero, affirme se sentir victime et compte également porter plainte contre le producteur roumain. Lequel a ses défenseurs. Pour les syndicats roumains de l'industrie alimentaire, FSIA, comme pour l'association Romalimenta, qui regroupe les patrons roumains de l'alimentaire, l'importateur ne peut réglementairement pas se dire démuni : il a le devoir de vérifier la qualité et la provenance des produits. Le ministère roumain de l'Agriculture a ouvert une enquête.

Les pouvoirs publics français s'emparent du dossier
Une table ronde est intervenue le 11 février entre des représentants de l'ensemble des acteurs de la filière viande, Stéphane Le Foll, Guillaume Garot et Benoit Hamon, respectivement ministres de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Consommation. Benoit Hamon a déjà indiqué attendre les premiers résultats d'une enquête pour mercredi 13 février, visant notamment à déterminer si l'entreprise Spanghero a été trompée, et a précisé qu'il n'hésiterait pas à engager des sanctions dans le cas contraire. Par ailleurs, un renforcement immédiat des contrôles de la répression des fraudes a été décidé afin de  vérifier tous les autres produits sur lesquels il pourrait y avoir un risque et la DGCCRF a annoncé mettre sous surveillance l'ensemble des filières viande et poisson pour l'année 2013.

Plus que d'éventuelles mesures à  venir des pouvoir publics, les consommateurs sont en attente d'éclaircissements sur les origines de cette affaire. Si aucune menace sanitaire n'a jamais été évoquée, la confiance dans les plats cuisinés pourrait souffrir, grande marques comme marques distributeurs (2), et ce même si Findus s'avérait hors de cause.
 

Interbev et la FNSEA réclament l'étiquetage obligatoire du pays d'origine de la viande
Interbev (3) a pris position en demandant aux pouvoirs publics d'imposer immédiatement l'indication obligatoire du pays d'origine de la viande en tant qu'ingrédient sur l'étiquette des préparations à base de viande. La FNSEA et la Coordination rurale sont sur la même ligne, déplorant une telle situation à l'échelle européenne, alors que « les paysans français ont fait des efforts colossaux pour mettre en place un système de traçabilité et d'identification exemplaire ».


(1)Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes
(2)Des suites de cette affaire, Auchan, Casino, Carrefour, Système U, Cora, Monoprix,  et Picard ont retiré de la vente des plats cuisinés à base de viande.
(3)Association Nationale Interprofessionnelle du Bétail et des Viandes

Laisser un commentaire

Recevoir la newsletter

Restez informé en vous abonnant gratuitement à la newsletter