En 1991, la Setac (Society of Enviromental Toxicology andChemistry) a organisé le premier congrès international sur les ACV, congrès qui a défini les différentes étapes d’élaboration de cette analyse. La filière française des huiles végétales a fait réalisé pour la première fois un écobilan complet d’une énergie alternative en matière de carburant. La première analyse date de 1993 avec plusieurs réactualisations menées depuis.
Méthodologie de l’écobilan
L’écobilan de la filière EMC prend en compte les flux de matières premières et d’énergie qui entrent en jeu dans toutes les étapes du cycle de vie de l’ester méthylique, ainsi que tous les rejets dans l’environnement
Flux consommés Les matières consommées (carburants, combustibles, engrais, méthanol utilisé à l’étape d’estérification) sont exprimées en quantités de matières premières nécessaires à leur fabrication : pétrole brut, charbon, gaz naturel, minerais, etc.
Flux rejetés dans l’environnement Les rejets liés aux étapes culturales, aux transports et aux procédés de fabrication de l’EMC (émissions atmosphériques, effluents aqueux et déchets); Les gaz d’échappement associés à la combustion de l’EMC utilisé dans un véhicule Diesel. La comparaison a été faite entre, d’une part, les deux carburants à l’état pur, et d’autre part, entre le gazole et le mélange gazole-EMC 30 %.
Le calcul de l’écobilan de l’ester méthylique s’est appuyé sur des données collectées à partir de sources scientifiques en privilégiant le recueil de données auprès d’industriels en activité. Les données concernant le gazole sont d’origine bibliographique. Il prend en compte également des résultats d’essais récents sur les émissions de moteurs utilisant l’ester pur et en mélange.
Bilan énergétiqueL’énergie totale produite par le Diester et ses coproduits (tourteaux et glycérine) est près de 3 fois supérieure à l’énergie utilisée pour sa production.
Bilan environnementalRéduction des émissions polluantes.
La composition chimique de l’EMHV se caractérise par la présence d’oxygène (11 %), l’absence de soufre et de composés aromatiques. Cette différence par rapport au gazole a des répercussions favorables sur les émissions de gaz après combustion dans les moteurs.
Dans le cadre de l’utilisation d’un mélange gazole/EMHV comprenant 30 % d’EMHV(taux considéré comme étant l’optimum technique et écologique)l’écobilan fait apparaître une diminution importante :
– des fumées noires et des particules ;
– des composés aromatiques, dont le benzène ;
– du CO2, avec pour conséquence un effet favorable sur l’effet de serre ;
– de la pollution acide, en raison de l’absence de soufre ;
– une baisse sensible des HAP, réputés cancérigènes.
Par ailleurs, l’amélioration constante du procédé industriel de fabrication de l’ester méthylique d’huile végétale a permis de diminuer fortement la formation d’aldéhydes, liée aux traces de glycérine et de méthanol résiduelles.
Enfin,dans le cadre de l’utilisation en milieu urbain de gazole à haute teneur en EMHV, il n’y a pas d’augmentation des émissions d’oxyde d’azote (NOx).
Pouvoir mutagène et génoxicité
D’après plusieurs études allemande, autrichienne et française, et selon le nombre de mutations cellulaires observées sur salmonelle (test d’AMES en laboratoire ayant pour but d’évaluer l’impact d’une substance toxique sur un organisme vivant), le pouvoir mutagène des gaz d’échappement de l’ester utilisé pur, est inférieur de 60% à celui du gazole.
Impact sur l’effet de serre
Par opposition aux énergies fossiles, le Diester est une énergie renouvelable, issue de la Biomasse produite sur notre territoire. Elle contribue ainsi à l’aménagement rural et à la réduction de notre dépendance énergétique. Le carbone présent dans l’ester a pour origine le CO2 atmosphérique fixé par photosynthèse. Les émissions deCO2issues de la combustion du Diestersont équilibrées par le CO2 fixé.LeCO2dégagé par la filière Diester correspond aux consommations intermédiaires d’énergie fossile. L’impact d’un véhicule léger roulant au Diester est de 3 à 5 fois inférieur à celui de la filière gazole. Concrètement, un véhicule roulant au Diester30 %économise près de 25% de rejet de gaz à effet de serre par rapport à celui roulant au gazole pur.
L’étude sur l’impact effet de serre du Diester
Réalisée par E. Poitrat, (Ingénieur, Direction de l’Agriculture et des Bioénergies, Ademe), cette étude démontre que la production de biodiesel, énergie renouvelable, génère un net avantage en matière d’effet de serre, sur le gazole issu du pétrole, une énergie fossile. Elle permet de préciser les effets économiques, en particulier vis à vis de l’instauration de permis négociables à l’échelle internationale.