Aménagements écologiques sous des pylônes électriques, le projet Symbiose-RTE concluant

9 janvier 2024 - Paul Laillier 
Dans la région Grand Est, l'association Symbiose, basée à Reims, et le gestionnaire RTE (Réseau de transport d'électricité) œuvrent à l'aménagement de corridors écologiques sous les pylônes électriques. Une décennie après le début de l'aventure, les premiers effets positifs sur la biodiversité se font ressentir.

L'association Symbiose et RTE ont aménagé les dessous de 83 pylônes entre Reims et Charleville-Mézières. © RBA

Le projet remonte à 2013. Cette année-là, RTE (Réseau de transport d’électricité) signe un partenariat avec l’association Symbiose pour réduire l’impact environnemental de la ligne électrique 400 000 volts, longue de 80 km, reliant Reims à Charleville-Mézières. En 2016, les premiers aménagements sont installés sous 83 pylônes au sein d’espaces de grandes cultures, afin de « constituer un corridor et d’offrir des espaces de refuge pour la faune, et plus particulièrement pour les insectes et l’avifaune », décrivent les participants du projet, dans un communiqué diffusé courant décembre.

Le retour d’une biodiversité riche et diversifiée

De 2018 à 2022, un suivi de la flore, des pollinisateurs et de la faune sauvage est réalisé par des partenaires de Symbiose, dont l’entreprise Miroir Environnement. L’un de ses membres, l’écologue Jérémy Miroir, fait le constat d’une « détérioration du couvert végétal implanté au niveau des semis herbacés [qui] n’affecte en rien sa contribution écologique » et du maintien du couvert fleuri « limitant le développement d’espèces végétales indésirables ». Clara Amy, du Réseau Biodiversité pour les Abeilles, observe, pour sa part, la présence d’abeilles sauvages à faible capacité de migration (300 mètres) « qui peut laisser penser que les aménagements sont devenus une zone de nidification car en 2022, ces abeilles sont bien installées ».

De fait, c’est toute une chaîne alimentaire qui s’est progressivement installée sous les pylônes électriques, lesquels ont joué à la fois le rôle de zone de reproduction, de refuge et d’alimentation. Le projet confirme ainsi, selon ces spécialistes, « l’intérêt des corridors en pas japonais pour favoriser la biodiversité ordinaire ». Reste un point d’amélioration : limiter le développement d’espèces végétales invasives sur les parcelles cultivées. 

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