Bas carbone, 13 000 éleveurs engagés dans la méthode Carbon’Agri

15 septembre 2022 - Laure Hänggi 
L'enjeu carbone est désormais incontournable dans le secteur agricole. Depuis la création du label dédié, en 2019, 13 000 agriculteurs se sont engagés dans la méthodologie Carbon'Agri, applicable à la polyculture/élevage bovin. Explications de Jean-Baptiste Dollé, chef de service environnement à l'Institut de l'élevage.

Pour aller vers des pratiques plus économes en carbone, ou favorisant le stockage de ce dernier, les agriculteurs peuvent se tourner vers l’une des six méthodes s’inscrivant, à ce jour, dans le label bas carbone. Cette certification a été lancée en 2019 par le ministère en charge de l’environnement. Parmi ces méthodologies, une concerne l’élevage bovin et les grandes cultures : il s’agit de Carbon’Agri, porté par l’Institut de l’élevage (Idele). 13 000 polyculteurs-éleveurs sont engagés à ce jour dans cette méthode.

« 35 leviers ont été identifiés, permettant une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 15 à 20 % », explique Jean-Baptiste Dollé, chef du service environnement à l’Idele, lors d’un point sur l’enjeu carbone au Salon international de l’élevage (Space) à Rennes, le 14 septembre. Plusieurs actions sont ainsi proposées, telles que le raisonnement de l’alimentation animale ou la gestion des cultures.

450 tonnes évitées sur cinq ans

En moyenne, l’action des agriculteurs engagés permet d’éviter entre 400 et 450 tonnes de CO2 par exploitation sur la durée de certification du label, soit cinq ans. Celles-ci peuvent être revendues, sous forme de crédits carbone, au tarif de 38 €/t, dont 30€ reviennent à l’exploitant. « Cela équivaut à un revenu allant de 10 à 15 000 euros sur cinq ans, ce n’est pas très élevé, mais c’est à associer à une meilleure efficience des pratiques », souligne Jean-Baptiste Dollé.

Rendre les méthodes interopérables

Alors que de nouvelles méthodes ont été récemment validées, notamment une spécifique aux grandes cultures, et que d’autres sont en cours de finalisation (vigne, méthanisation, porc, etc.), le chef de service environnement à l’Idele plaide pour une meilleure interopérabilité de ces méthodologies : « Les exploitations françaises sont très diversifiées, multiplier les diagnostics peut être décourageant. »

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