Afterres2050 est un scénario de transition agricole et alimentaire élaboré par Solagro. Axé sur une approche systémique, il vise à déterminer les leviers d’action à activer pour atteindre un double objectif : préservation de la biodiversité et adaptation au changement climatique sur le territoire français. Initié en 2011, il est régulièrement mis à jour. Sa dernière version a été présenté lors d’un webinaire organisé par Solagro le 30 mars, et animé par Caroline Gibert, responsable de l’activité agroécologie-biodiversité chez Solagro.
Le scénario Afterres2050 expose quatre leviers d’action :
- le régime alimentaire des Français ;
- les systèmes et pratiques agricoles ;
- l’utilisation des terres ;
- les flux d’import-export.
Des objectifs pour l’agriculture
Diverses ambitions sont visées. Concernant la partie agricole, l’objectif principal est de réduire de 90 % l’utilisation des pesticides. Le but est de miser sur une agriculture ayant peu recours aux intrants : une agriculture biologique à 70 % et une production intégrée et de conservation à 30 %. Une orientation qui doit permettre de diversifier les espèces végétales et de préserver les patrimoines locaux et biologiques.
Privilégier les élevages sous labels, l’autonomie en concentrés ainsi qu’une conversion du cheptel bovin en production mixte (lait et viande) font également partie des objectifs du levier agricole. Une augmentation du temps de pâture et de la part d’herbe dans la ration est également un point important.
Favoriser l’agroforesterie et les réductions de flux de marchandises alimentaires
Concernant l’utilisation des terres, le scénario envisage de disposer de 5 % de la SAU en infrastructure naturelle (bosquets, bandes enherbées…) et de doubler les linéaires de haie (1,5 million de km). Il fixe l’ambition, pour l’agroforesterie, de représenter 10 % de la SAU.
Pour le dernier levier, les objectifs sont d’aller vers une réduction des flux de marchandises alimentaires, d’abandonner les importations de soja et d’huile de palme, de favoriser le commerce équitable et de réduire la dégradation de la biodiversité dans les autres pays (déforestations, usage de pesticides,…).