Le label Bee Friendly partage 10 recommandations à destination de l’agroalimentaire

26 janvier 2024 - Solene Gueguen 
À l'occasion d'un webinaire organisé le 18 janvier, le label Bee Friendly a présenté un rapport, rédigé en collaboration avec les producteurs membres du label, à destination de l’agroalimentaire. Dix recommandations sont formulées pour accompagner les transitions écologiques demandées aux producteurs.

« 89 % des consommateurs s’inquiètent du déclin des pollinisateurs (…) et 84 % des espèces cultivées en Europe dépendent de la pollinisation », rappelle Bee Friendly, label et association pour la protection des abeilles et pollinisateurs au sein des productions agricoles, dans un rapport diffusé le 22 janvier. Celui-ci met en lumière 10 recommandations élaborées en collaboration avec les producteurs labellisés pour favoriser les transitions agroécologiques des producteurs. Ces dernières sont destinées aux acteurs de l’agroalimentaire, et veulent répondre au « décalage trop grand entre les efforts des producteurs et la valorisation des produits [contribuant à la préservation de l’environnement]», précise l’association. Lors d’un webinaire organisé en amont de la diffusion du rapport, le 18 janvier, la présidente du label, Amélie Bajolet, a rappelé « la nécessité du dialogue entre l’amont et l’aval de la production agricole ». Les recommandations sont divisées en trois grandes thématiques : maintien du dialogue entre producteurs et distributeurs, gestion de la prise de risque lors de la mise en place des transitions, développement de l’offre.

Des recommandations construites auprès des labellisés

Le rapport, construit depuis 5 ans, rappelle que ces recommandations restent « des conseils co-construits avec ceux qui ont connu ces transitions écologiques telle que Limdor ». La coopérative de producteurs de pomme et l’une des premières structures labellisées, a par ailleurs mis en avant les difficultés que rencontraient les producteurs : « Le public nous pointe souvent du doigt pour les effets néfastes que nous provoquons sur l’environnement ». Le label affirme ne pas négliger l’information aux consommateurs sur les modes de productions bons pour l’environnement, notamment par l’intermédiaire de la communication en grande surface. Monoprix, acteur engagé auprès du label a également mis en avant « l’absence de connaissances des acteurs agroalimentaires ». Les porteurs du label souhaitent la mise en place d’actions de « sensibilisation et de formations des équipes des enseignes et industriels aux problématiques agricoles et environnementales ». Amélie Bajolet précise que le volet économique n’est pas oublié pour les producteurs ,notamment par l’intermédiaire de la première recommandation – « l’engagement sur plusieurs années sur les volumes achetés » – afin de rassurer les producteurs durant leur transition.

Bee Friendly, un label en expansion

Les porteurs du label se tournent désormais vers l’avenir : « Nous allons ouvrir 10 sessions de travail autour des sujets de protection de la biodiversité », précise Amélie Bajolet. L’organisation de diagnostic d’impact sur les pollinisateurs pour les exploitations qui le souhaitent au cours de l’année est en cours. L’année 2024 est également l’anniversaire des 10 ans du label. Ses porteurs émettent le désir « d’organiser un évènement et une table ronde pour sensibiliser aux enjeux de ces sentinelles de l’environnement ».

Pour rappel, 2000 agriculteurs ont été sensibilisés aux enjeux de la protection de l’environnement et 10 000 ha ont été labellisés depuis la création du label en 2014.


Les 10 recommandations de BeeFriendly

1. S’engager sur plusieurs années sur les volumes achetés
2. Avoir un prix d’achat qui garantisse une marge d’investissement et d’innovation pour les producteurs
3. Mettre en place un système de couverture économique des éventuelles pertes de production
4. Informer les consommateurs grâce à de la communication en magasin sur les modes de production respectueux des pollinisateurs
5. Assouplir les critères d’agréages qui ne relèvent pas de la réglementation
6. Intégrer les critères agroécologiques des variétés dans la logique de référencement
7. Trouver des moyens de valoriser les productions déclassées
8. Soutenir la formation des producteurs en agroécologie
9. Créer des cellules de dialogue avec les producteurs
10. Sensibiliser et former les équipes des enseignes et industriels aux problématiques agricoles et environnementales

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