Mathilde Schoemaker, repor’terre

4 janvier 2024 - Laure Hänggi 
Donner à voir l’agriculture à travers des portraits photo de ceux qui en ont fait leur métier : c’est le projet qu’a créé Mathilde Schoemacker, en 2020, en binôme avec une amie à elle, nommé Gueules de paysans. Désormais quatre à la manœuvre, elles se disent les premières surprises du succès rencontré par l'initiative.
Mathilde Schoemaker

Si le premier confinement imposé par l’épidémie de Covid-19, en 2020, a marqué un coup d’arrêt pour de nombreuses activités, il a aussi permis à certaines idées de germer. « Je me suis rendu compte, en étant confinée avec mon copain agriculteur, que je ne connaissais pas plein de choses sur son métier, se souvient Mathilde Schoemaker, diplômée depuis cette année de l’école de Purpan. J’ai réalisé que si c’était le cas pour moi, élève d’une école d’ingénieur agronome, une personne lambda devait avoir encore moins conscience du quotidien des agriculteurs. » Forte de ce constat, elle décide, conjointement avec son amie Brune Lebet, de lancer le projet Gueule de paysans. Le principe : poster sur les réseaux sociaux des portraits d’agriculteurs, accompagnés de leur témoignage sur leur métier.

Une vingtaine de portraits déjà réalisés

Les deux ingénieures agro sont rapidement rejointes par deux autres amies (Mélanie Méau et Amanda Meunier), toutes proches du milieu agricole. Depuis, le projet s’est construit petit à petit, pour arriver à la publication, en moyenne, d’un portrait par mois. « Nous n’avions pas d’ambition particulière car nous faisons cela en plus de nos études ou de nos emplois », précise Mathilde. Vingt portraits ont déjà été réalisés, essentiellement dans un grand quart sud-ouest, lieu d’origine des quatre femmes portant le projet.

Pérenniser le projet

L’initiative a pourtant connu un succès indéniable, dont les quatre femmes se disent les premières surprises. « Nous recevons beaucoup de demandes d’agriculteurs pour témoigner, assure Mathilde. Nous avons été étonnées car cela va à l’encontre de l’image hermétique que renvoie parfois le secteur agricole. Au contraire, la plupart des exploitants que nous avons rencontrés nous disent vouloir instaurer un dialogue avec le grand public. » Mathilde et ses trois amies réfléchissent désormais à la manière dont elles pourraient pérenniser Gueules de paysans, pour notamment aller à la rencontre d’agriculteurs dans d’autres régions. « Le but n’est pas de promouvoir un type d’agriculture ou de production mais bien de donner la parole aux agriculteurs partout en France. »

Laisser un commentaire

Recevoir la newsletter

Restez informé en vous abonnant gratuitement à la newsletter