Nitrates et eaux de consommation, l’Anses appelle à optimiser les pratiques agricoles

25 août 2022 - Laure Hänggi 
Suite à une mise en demeure de la France par la Commission européenne, l'Anses a publié, fin juillet, un avis sur la concentration de nitrates dans les eaux destinées à la consommation humaine. 286 000 personnes ont été alimentées par une eau dont la concentration moyenne en nitrates était supérieure à la limite de qualité. L'Agence appelle à l'optimisation de pratiques agricoles liées aux fertilisants et à l'élevage.

Saisie en septembre 2021 par la Direction générale de la santé, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, Anses, a diffusé, le 22 juillet, un avis relatif à l’étude de l’exposition aux nitrates par les eaux destinées à la consommation humaine (EDCH). Dans ces eaux, les concentrations de nitrates ne doivent pas dépasser le seuil de 50 mg/L. Selon les chiffres avancés par l’Anses, entre 2010 et 2019, « près de 286 000 personnes ont été alimentées par une eau dont la concentration moyenne en nitrates était supérieure » à cette limite pendant au moins une année. Parmi elles, 88 500 ont été alimentées par une eau dont la concentration moyenne en nitrates dépassait le seuil sur l’ensemble de la période.

88 % des nitrates contenus dans les eaux sont d’origine agricole

Ces chiffres sont à placer dans un contexte global. En moyenne, si les seuils sont respectés, les eaux distribuées en réseau, destinées à la consommation humaine, « contribuent à environ 23 % de l’exposition alimentaire totale des adultes aux nitrates, et à environ 20 % de celle des enfants ». Dans un rapport publié en juillet 2022, l’Anses avait conclu que cette exposition alimentaire dépassait la dose journalière admissible (DJA) de 3,7 mg pour moins de 1,5 % des adultes et des enfants. Les dépassements des seuils dans les EDCH pourraient néanmoins faire augmenter ce chiffre, souligne l’agence. Dans ce cadre, et alors que 88 % des nitrates contenus dans les eaux sont d’origine agricole, l’Anses appelle à poursuivre « l’optimisation de certaines pratiques agricoles liées à l’épandage de fertilisants et d’effluents d’élevage ».

Ce travail a été mené dans le cadre de la mise en demeure de la France par la Commission européenne, en 2020, concernant des « dépassements chroniques » des seuils autorisés de nitrates dans les eaux destinées à la consommation humaine. Cette dernière concernait plus particulièrement sept régions : Bourgogne Franche Comté, Centre Val de Loire, Grand Est, Hauts de France, Ile de France, Occitanie, Pays de la Loire.

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