Un additif alimentaire pour réduire les émissions des vaches à l’épreuve du terrain

3 novembre 2023 - Eloi Pailloux 
Entre 29 % et 42 % de réduction des émissions de méthane pour les élevages bovins, grâce à un additif alimentaire. Ce sont les résultats d’une expérimentation menée sur cinq exploitations laitières de l’Ouest. Explications.

Les émissions de gaz à effet de serre des élevages bovins, en particulier le méthane, sont l’un des reproches les plus fréquemment formulés à l’encontre de cette filière. Un rapport de la Cour des comptes, publié au printemps 2023, estimait même, en très résumé, que les aides publiques dédiées à ce secteur étaient à revoir à la baisse, au regard de son bilan carbone.

Cinq élevages représentatifs

Face à ce constat, c’est tout un écosystème qui s’active pour changer la donne. Le groupe Bel et l’un de ses fournisseurs, l’Association des producteurs de lait Bel de l’Ouest (APBO), se sont ainsi associés à l’Institut de l’Élevage (Idele) et à la société DSM-firmenich pour tester un additif alimentaire proposé par cette dernière et homologué depuis février 2022. Selon un communiqué publié le 26 octobre, cinq élevages ont été sélectionnés pour cette expérimentation afin d’être représentatifs de la diversité des élevages de l’APBO (matériels de distribution de l’alimentation, types de ration à l’auge et répartition dans la journée, etc.).

Jusqu’à 42 % d’émissions en moins

Les résultats sont compilées dans une étude. L’additif, le Bovaer, ajouté à raison d’un quart de cuillère à café par jour dans l’alimentation des vaches laitières, fait son effet en limitant certaines des réactions responsables de la production de méthane dans le rumen. La réduction du méthane entérique a été estimée entre 29 % et 42 % selon les élevages, sur les deux mois de l’étude. Des chiffres qui collent avec les études déjà réalisées sur le Bovaer, qui concluaient à des réductions d’émissions de l’ordre de 30 %.

Trouver une solution pour les périodes de pâturage

Le communiqué esquisse cependant des points de vigilance. Ces résultats ont été obtenus « en conditions optimales », notamment pour ce qui concerne la régularité de consommation de Bovaer tout au long de la journée. L’étude a été menée en hiver, période où les animaux restent principalement en étable, et où l’alimentation est la mieux maîtrisée. Sur les périodes de pâturage, Bovaer ne peut être distribué pendant les heures où les vaches sont en extérieur. DSM-firmenich explique être en train de développer une forme de produit à libération lente pour compenser cette lacune.

Si Bel affirme que ces résultats « ouvrent des perspectives prometteuses pour avancer vers une filière laitière bas carbone », aucune annonce n’est faite à ce stade sur une adoption généralisée de cet additif par les 700 éleveurs de l’APBO qui approvisionnent la marque.

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