Des revendications claires pour le collectif Cap Nature pour l’agriculture de demain

4 mars 2024 - Solene Gueguen 
Le collectif Cap Nature, composé de douze associations environnementales, s’est réuni le 23 février 2024, pour revenir sur les mesures prises par le gouvernement suite aux manifestions agricoles. Le collectif annonce ses propres revendications pour une agriculture durable, indiquant vouloir défendre la cause environnementale mise à mal selon lui.

La biodiversité a été qualifiée de bouc émissaire dans le monde agricole par le collectif Cap Nature lors d’une conférence le 23 février 2024. « Une agriculture durable ne peut se faire sans biodiversité, il faut une réflexion qui prenne en compte à la fois « la fin du mois » et la « fin du monde », tambourine Allain Bougrain Dubourg président de la LPO. Le collectif est revenu sur les annonces du gouvernement autour de l’agriculture, notamment la mise en pause du plan Ecophyto, dénonçant ces mesures qui, selon le collectif, mettent à mal l’environnement : « En 40 ans, l’Europe a perdu 800 millions d’oiseaux, la France 800 000 agriculteurs, ces deux effondrements ont une origine commune », indique un communiqué diffusé à l’issue de cette prise de parole. La cause selon le collectif ? Le modèle agricole actuel, décrit par ce dernier comme intensif. Cap Nature a indiqué lors de sa conférence vouloir proposer un autre modèle agricole qui relierait bien être des paysans et maintien de la biodiversité.

Les revendications pour une agriculture durable

De la plantation de haies à la restauration des zones humides, Cap Nature a souhaité rappeler les promesses antérieures émises par le gouvernement : « Nous assistons à une régression à la fois du Grenelle de 2007 mais également de la Stratégie Nationale Biodiversité 2030, signé en novembre dernier », indique Allain Bougrain Dubourg. Parmi les solutions proposées, le collectif énonce une consommation plus durable des denrées animales, mais également une diminution des cultures très consommatrices d’eau tel que le maïs. « Pour la mise en place des mesures écologiques telles que les jachères ou les haies, il faut une augmentation de l’aide SIE », avance le collectif, annonçant réclamer un travail sur le fond et pas seulement sur la forme pour le devenir de l’agriculture. L’Europe n’a pas été laissé de côté par Cap Nature qui a défendu « la mise en place d’un marché européen fondé sur la préférence communautaire », précisant que ce n’est pas « une autarcie, selon Jean-David Abel de FNE, mais un marché qui implique d’appliquer nos standards environnementaux aux importations ». Les circuits courts et l’agriculture biologique font également partie des revendications du collectif.

Le Collectif se montre solidaire envers l’OFB

Cap Nature a, enfin, souhaité rappeler l’importance de la police environnementale pour la bonne application des différentes mesures. Le collectif revient ainsi sur les dernières accusations autour des contrôles notamment des agents de l’Office français de la biodiversité, OFB. « En 2023, 3 000 contrôles ont été réalisés sur 400 000 exploitations, a rappelé Allain Bougrain Dubourg, soit un établissement contrôlé une fois par siècle ». Cap Nature a, par ailleurs, réaffirmé l’importance de la science pour la construction de l’agriculture de demain. « Tous les modèles scientifiques convergent vers le même point, rappelle Jean David Abel, il ne faut pas tourner le dos à la science ». Cap Nature a rendez-vous avec le Premier Ministre, Gabriel Attal, le 4 mars prochain, après la fin du Salon de l’agriculture. L’occasion pour le collectif de réaffirmer ses revendications : « Nous envisageons un recours contre  l’Etat, nous avons une dizaine de contentieux », conclut Cap Nature.


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