Issue d’une famille de restaurateurs, Julie Mazigh connaît bien ce milieu et les difficultés à s’approvisionner en produits locaux. Une expérience qui l’a conduite, en 2022, à s’associer au projet Roz’ho. Initié par Rémi Beaupérin, qui souhaitait développer le circuit court en Île-de-France, son objectif est de soutenir la collaboration entre producteurs et commerçants d’un même territoire, en prenant en charge les démarches administratives et logistiques associées.
Un coup de pouce pour les agriculteurs
Pour Julie Mazigh , la difficulté pour les producteurs et les commerçants de collaborer relève avant tout d’un manque de temps. « Les partenariats impliquent des démarchent chronophages, diminuant le temps dédié à l’activité principale de chacun des acteurs, constate-t-elle. Certains agriculteurs deviennent de véritables livreurs ». Le défis de Roz’ho est donc bien de réduire cette charge. En contrepartie, les producteurs doivent seulement mettre à jour régulièrement leurs niveaux de stocks sur la plateforme d’échange. « Nous estimons que les agriculteurs ont déjà assez de contraintes, affirme Julie Mazigh. Nous n’établissons aucun contrat visant à imposer des quantités de production ». Pas de critères non plus pour les types d’exploitations accompagnées. Toutefois, Julie Mazigh remarque qu’il s’agit généralement de petites structures, qui commercialisent par la vente directe ou les Amap, avec des modes de production durables : agriculture biologique, label HVE, agroforesterie… Ce projet est aussi une occasion de revaloriser le salaire des agriculteurs. « Nous sommes la seule structure de ce type, en France, à être totalement transparente sur nos marges, affirme Julie Mazigh. Celles-ci ne s’élèvent qu’à 6 %, et sont intégralement payées par les acheteurs. »
Sur les routes de France
Fin-juin, Julie Mazigh et Rémy Beaupérinont effectué un voyage d’une vingtaine de jours, passant par plus d’une dizaine de communes réparties dans les régions où l’entreprise compte prochainement se déployer : Normandie, Bretagne, et Auvergne-Rhône-Alpes. En se déplaçant uniquement en stop et en logeant chez l’habitant, les deux fondateurs ont souhaité partir à la rencontre des producteurs et des restaurateurs de ces régions, afin de mieux comprendre les difficultés auxquelles ils font face. Ce voyage a aussi été l’occasion de promouvoir leur activité, qu’ils espèrent bientôt pouvoir étendre à l’échelle nationale.
Une levée de fond est ouverte pour soutenir le projet.