La vente en circuit court diminuerait l’usage de pesticides dans les fermes

15 février 2024 - Solene Gueguen 
Une étude publiée dans le journal Ecological Economics, en novembre 2023, met en évidence le lien entre la vente en circuits courts et la réduction de l’usage des pesticides dans les exploitations. Celles pratiquant la vente en circuit court auraient une fréquence d’usage des pesticides jusqu’à 76 % inférieure à celles ayant recours à des intermédiaires.

« Les circuits courts suscitent des controverses quant à leurs effets sociaux et environnementaux », annonce Mickaël Hugonnet, chef du bureau de l’évaluation et de l’analyse économique au sein du Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire, dans un article se faisant le relais d’une étude publiée en novembre 2023, dans le journal Ecological Economics. Cette dernière, menée dans des fermes françaises entre 2018 et 2020, analyse le lien entre la vente en circuit court et l’usage de pesticides dans les exploitations. « Peu d’études ont recherché l’impact des circuits courts sur l’usage de produits phytosanitaires (…) alors que ces produits sont reconnus responsables de dommages sur l’environnement et ont des conséquences sur la santé humaine », précisent les chercheurs de l’étude. Les résultats montrent que sur les exploitations ayant recours au circuit court, une diminution de 76 % de la fréquence d’utilisation des pesticides est observée. « Une meilleure rémunération des agriculteurs par l’utilisation des circuits courts permet la mise en place de pratiques plus écologiques », souligne l’étude. L’absence des normes habituellement imposées par la grande distribution est également pointée du doigt par les chercheurs comme ayant un effet positif sur la baisse de l’utilisation des pesticides chez les exploitations en circuit court.

La vente en circuit court, un concept au goût du jour

Les circuits courts désignent les exploitations qui ont au maximum un intermédiaire entre le producteur et le consommateur. Selon l’étude, ce concept est montée en puissance au cours des dernières années en Europe et particulièrement en France, puisque qu’il concerne 23 % des exploitations agricoles françaises. Le développement de la distribution des produits agricoles représente quant à lui 10 % du budget européen alloué au monde agricole. L’étude rappelle néanmoins que « les alternatives à l’usage des pesticides ne sont pas forcément facile à mettre en place (…) pour que les exploitations restent viables». Cependant, quelques initiatives voient aujourd’hui le jour pour développer cette forme de vente, notamment avec l’ouverture de restaurants sur le lieu des exploitations.

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