Plan Loup 2024-2029 : le verdict est tombé

25 septembre 2023 - Chloé De Tourdonnet 
Le Plan National d’Action (PNA) sur le loup et les activités d’élevage pour la période 2024-2029 a été révélé par le Ministère de l’Agriculture, le lundi 18 septembre. Construit dans l’objectif de protéger l’espèce tout en assurant la pérennité de l’élevage et du pastoralisme dans les territoires prédatés, les mesures ont malgré tout été jugées insuffisantes par les parties prenantes.

Lundi 18 septembre, le Ministère de l’Agriculture a dévoilé les mesures du Plan National d’Action (PNA) 2024-2029 sur le loup et les activités d’élevage. Un programme attendu avec impatience par les différentes parties prenantes, qui, aussi bien du côté des organisations agricoles que de celui des associations de protection de la nature, n’avaient cessé d’exprimer leurs revendications.

Un programme en trois dimensions

Les principales avancées du nouveau PNA s’articulent autour de trois axes, selon un document diffusé par le ministère de l’Agriculture, que Culture Agri a pu consulter :

  • La connaissance et la conservation de l’espèce, avec des mesures qui visent à faciliter le dénombrement de la population lupine, afin de mieux évaluer la pérennité de l’espèce sur le territoire, et donc le danger qu’elle représenterait pour les activités d’élevage. Le Gouvernement octroie d’ailleurs un budget spécifique de 2,5 millions d’euros consacré à la recherche sur les moyens de protection des troupeaux.
  • La prévention et la gestion des attaques, avec notamment une amélioration du suivi des exploitations les plus impactées, et une évaluation de la « protégeabilité » des nouveaux territoires prédatés. Une simplification des modalités de tirs est aussi au programme, avec un renforcement des brigades de défense et un développement de la louveterie (groupement de chasseurs). Enfin, le Gouvernement prévoit de mieux accompagner les éleveurs victimes, en améliorant leurs suivis et indemnisations.
  • La défense de l’élevage et du pastoralisme, à travers une évaluation concrète de l’impact du loup sur les activités d’élevages, et des moyens déployés pour le recrutement et l’installation de nouveaux bergers.

Afin de mesurer l’efficacité de telles mesures, le Ministère a indiqué qu’il évaluera le PNA 2024-2029 à mi-parcours, sur le plan de la prévention et de la gestion de la prédation, ainsi que de l’évolution de la population lupine.

Un Plan unanimement rejeté

L’annonce de ce nouveau PNA a immédiatement fait réagir. Les organisations agricoles (1) y voient un Plan qui ne se distingue pas tellement des anciens, comme ils l’indiquent dans un communiqué diffusé le jour même. Un enchaînement de programmes jugés peu ambitieux, qui « conduirait à la fin du pastoralisme et attenterait à la santé des éleveurs et de leur famille ».

De leur côté, les associations de protection de la nature (2) dénoncent un plan déséquilibré et nocif pour la préservation du loup, annonçant dans le même temps leur départ du Groupe National Loup, dans un communiqué diffusé le 19 septembre. Ponctué de « nombreuses inexactitudes et d’affirmations mensongères », ce programme est, selon elles, révélateur d’une surestimation des dommages causés par l’espèce, et d’un manque de considération de son rôle bénéfique dans les écosystèmes.


(1) FNSEA, JA, FNO, FNB, FNPL, FNC, FNEC, Chambres d’agriculture France

(2) WWF, LPO, FNE, Ferus, ASPAS, Humanité & Biodiversité

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